18/02/2012

Something for the weekend : Dos au mur, La taupe, Cinq pièces faciles

Dos au mur : 2 / 5
La taupe : 4 / 5
Cinq pièces faciles  : 5 / 5


Dos au mur fait partie de ce genre de films qu'on regarde le samedi soir la tête vide, dont la présence au cinéma plutôt qu'à la télévision n'est vraiment justifiée que par un casting semi-luxueux (ici Sam Worthington est en tête d'affiche avec Ed Harris en antagoniste). Sans être honteux, ce film souffre de quelques ratés : en premier lieu le couple formé par le frère du héros et sa compagne, dont les accrochages supposément comiques tombent complètement à plat. Le film du danois Asger Leth ronronne avec des rebondissements attendus et des comédiens qui assurent le minimum syndical faute d'avoir des rôles réellement intéressants à servir ou le talent nécessaire : Genesis Rodriguez, dont les formes généreuses sont mises en avant avec une grande finesse, est d'évidence une Megan Fox en devenir. Une fois identifié comme série B sans ambition, Dos au mur n'est cependant pas déplaisant somme toute et présente même une pointe d'intérêt dans sa présentation du travail quotidien des négociateurs de la police et son arrière-plan d'une Amérique en pleine crise économique, même s'il s'avère un brin caricatural et simpliste sur ce dernier plan.




Autre cinéaste d'origine nordique aux manettes d'une production anglophone, le suédois Tomas Alfredson propose avec La taupe un cinéma aux antipodes de la simplicité de Dos au mur. L'adaptation du roman éponyme de John le Carré plonge le spectateur dans le monde confus de l'espionnage au temps de la Guerre Froide, quitte à le laisser un peu perdu dans un premier temps face à cet univers codé où manipulations, trahisons et agents doubles sont monnaie courante. Cependant, grâce à une mise en scène qui rend à merveille une atmosphère paranoïaque et une incarnation épatante des personnages par la crème de la crème des acteurs britanniques (Gary Oldman, Colin Firth, John Hurt, Mark Strong ...), le film parvient à dépasser ces premiers méandres tortueux pour devenir passionnant, une fois les pièces de l'intrigue mises en place. Si la qualité du film tient en grande partie du matériau dont il est tiré, Alfredson a le mérite de donner une forme purement cinématographique à un récit qui fait le meilleur usage de structures en flashbacks et de montages parallèles, et de surprendre en créant une réelle émotion dans un final brillantissime.


Enfin, pour ceux qui souhaiteraient découvrir les débuts de Jack Nicholson, Cinq pièces faciles vient de ressortir. Il s'agit surtout d'une œuvre fondatrice du cinéma américain des années 70, où le retour désenchanté à la réalité après le rêve des années 60 se perçoit dans l'errance personnelle et sentimentale d'un antihéros désœuvré. Tour à tour intense et d'une grande sensibilité, le film de Bob Rafelson est à l'image de son protagoniste dont les espoirs, les rêves brisés et les doutes sont le reflet de la frustration et des désillusions sociales plus que jamais d'actualité. 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire