09/08/2012

The Dark Knight Rises : la conclusion magistrale à la saga "Batman" de Christopher Nolan


The Dark Knight Rises : 4 / 5


« Blockbuster » le plus attendu de l’année, The Dark Knight Rises avait pour délicate mission de faire suite à l’adulé The Dark Knight et d’offrir une conclusion satisfaisante à une trilogie considérée comme celle de la maturité pour les super-héros au cinéma. On sait l’exercice difficile, Sam Raimi s’étant par exemple fourvoyé avec un  Spiderman 3 confus  et bâclé après deux premiers volets exemplaires. Pour Christopher Nolan, il s’agissait en outre de confirmer son double statut d’ « entertainer » et auteur au sein d’Hollywood  après l’ambitieux Inception. S’il n’est pas aussi brillant et fulgurant, The Dark Knight Rises fait bien plus que remplir son cahier des charges et se range aux cotés des Avengers parmi les meilleurs divertissements de l’année.


Le prologue spectaculaire de The Dark Knight Rises fait écho à celui de The Dark Knight : le braquage du précédent opus devient une évasion kidnapping en plein vol, avec dans les deux cas la présentation d’un antagoniste charismatique et manipulateur au super-héros masqué. Cependant là où The Dark Knight était vampirisé par le monstrueux Joker (la mort d’Heath Ledger contribuant encore à la fascination mortifère exercée par le personnage)  et un Two-Face visuellement impressionnant, au détriment d’un héros un peu en retrait,  The Dark Knight Rises opère un retour aux figures héroïques. Mais pas nécessairement à Batman.

La bonne idée de Nolan est de mettre en scène l’homme sous le masque, Bruce Wayne, avec tout ce que cela inclut de fragilité humaine en comparaison du symbole puissant qu’il incarne pour combattre le crime : handicapé et reclus, le héros d’autrefois est devenu un fantôme hantant les couloirs vides de son manoir gothique. Autour de cette figure déchue et torturée incarnée par un Christian Bale bien plus convaincant que dans le très inégal Batman Begins, Nolan ouvre son récit aux nouveaux venus Anne Hathaway et Joseph Gordon-Levitt. La première parvient à camper brillamment une Selina Kyle (plutôt que Catwoman) qui, si elle n’a pas l’aura du personnage de Michelle Pfeiffer dans Batman Returns, gagne en fidélité à sa version dans les « comic books » ; le second est parfait en héros ordinaire et se révèle avec l’Alfred de Michael Caine une des figures les plus attachantes de la saga de Nolan.



The Dark Knight Rises est-il à la hauteur de l’opus qui l’a précédé ?  Il lui manque un peu les pics d’intensité provoqués par la présence incandescente de Ledger, Tom Hardy ne  déméritant pas en antagoniste massif mais son personnage étant finalement sous-exploité. Le film souffre peut-être aussi d’une construction plus bancale, car s’il offre une richesse narrative assez époustouflante il n’est pas à l’abri d’une complexité souvent inutile qui amène à des incohérences de récit ou à quelques sous-intrigues peu convaincantes. Ces réserves mises à part, The Dark Knight Rises a l’avantage de prendre en compte une dimension super-héroïque un peu absente d’un Dark Knight dont l’atmosphère noire et tragique avait pour inconvénient un certain manque de légèreté trouvée ici dans la relation entre Batman et Selina Kyle. 


Plus largement, la force de ce dernier opus est de résumer avec brio la mythologie « batmanienne » en opérant une synthèse ambitieuse des récits qui ont marqué la série de « comic books », de The Dark Knight Returns de Frank Miller aux sagas Knightfall et No man’s land. A partir de cette fidélité aiguë à un matériau d’une richesse monumentale, Nolan signe un film capable de satisfaire les néophytes mais aussi et surtout les fans les plus exigeants, et boucle sa trilogie de la meilleure façon possible.

En bref : à voir absolument

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