02/12/2014

Le Domaine des Dieux : un hommage humble et réjouissant

3,5 / 5

Depuis la sortie de la première aventure live d’ Astérix au cinéma Astérix et Obéix contre César il y a 15 ans, notre héros national et ses compagnons ont envahi nos grans écrans avec plus ou moins de bonheur. Le dernier opus signé Laurent Tirard Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté était plutôt réussi mais c’est surtout Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre qui a marqué les esprits. La rencontre orchestrée par Alain Chabat entre les comiques de Canal + et l’univers de Gosciny et Uderzo avait produit quelques répliques et scènes devenues cultes à juste titre. Tout en respectant le récit de l’album dont il était tiré, le film faisait souffler un vent de renouveau par l’intermédiaire d’un casting qui prenait plaisir à se réapproprier leurs personnages. La présence d’Alexandre Astier aux commandes du Domaine des Dieux laissait présager d’une réinvention similaire.


Malgré cette attente, plutôt que d’appliquer l’humour de sa série Kaamelott aux aventures d’Astérix, l’auteur /acteur fait le choix du retrait et de la fidélité. Les afficionados de l’humour cynique d’Astier pourront alors être déçus de ne pas retrouver sa patte. Le renouvellement et la mise au goût du jour s’opère en fait du côté de l’esthétique, celle de l’animation numérique. Châpeauté par Louis Clichy, animateur chez Pixar pour Wall-E et Là-haut, Le Domaine des Dieux est une réussite technique incontestable, d’une élégance et d’une fluidité qui n’ont rien à envier aux productions Disney. Les héros de Gosciny et Uderzo y gagnent une nouvelle jeunesse euphorisante.    

L’enthousiasme que provoque Le Domaine des Dieux trouve sa source dans un mélange idéal entre tradition et modernité. La tradition, on la trouve du côté de Roger Carel dont la voix est liée à toutes les incarnatations animées d’Astérix. Miracle, le temps semble avoir épargné ce timbre reconnaissable entre tous, pour le plus grand plaisir des specateurs nostalgiques des mythiques Douze travaux d’Astérix. Le regeretté Pierre Tornade n’a hélas pas participé à l’aventure mais Guillaume Briat prend admirablement sa suite. A la vue du casting prestigieux des voix, allant d’Alexandre Astier à Florence Foresti en passant par  Elie Semoun  et Alain Chabat, on aurait pu s’attendre à une répparopriation pareille à celle de Mission Cléopâtre. Discrets et souvent méconnaissables, les acteurs s’effacent au contraire derrière les personnages animés, se mettent humblement au service de l’œuvre de Gosciny et Uderzo.


Pour autant, le film n’est pas une simple adaptation à la lettre de l’album d’Astérix dont il est issu. En modifiant de façon prononcée le dernier acte, Alexandre Astier montre qu’il est le digne héritier de Gosciny, capable d’ajouter des rebondissements sans trahir l’œuvre d’origine. Le final spectaculaire, à la chorégraphie  éblouissante, apporte une touche de modernité réjouissante. Spectacle familial, Le Domaine des Dieux ravira les enfants  mais agira surtout pour les amateurs plus âgés des aventures des Gaulois moustachus comme un bain de jouvence.

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