03/01/2015

2014 en 10 films

10 / Interstellar


Entre les adaptations, reboots et suites diverses, Hollywood semble parfois avoir perdu toute capacité  à créer de nouveaux concepts. Des oeuvres comme Interstellar n’en sont alors que plus précieuses. A partir d’un scénario original, les frères Nolan ont concocté un film à la fois spectaculaire et fourmillant d’idées. Peu importe que le tout soit au final moins maîtrisé qu’Inception, Interstellar a su parler à l’imaginaire des spectateurs et construire un univers de science-fiction inédit que l’on prendrait même plaisir à explorer plus en avant.


9/ Whiplash


Damien Chazelle est parti de son expérience pour livrer un des films les plus entrainants et percutants de l’année. Le duel pychologique entre un apprenti batteur de jazz et son chef d’orchestre est impressionnant, incarné par les extraordinaires J.K. Simmons et Miles Teller. Intense et sec, Whiplash arrive à nous faire ressentir la musique phyiquement comme rarement on avait pu en avoir l’occasion au cinéma.


8/ 22 Jump Street


Des rires de la première jusqu’à la dernière minute. Derrière son apparence de film régressif pour adolescents, 22 Jump Street est une comédie parodique sophistiquée et un film d’action bien plus réjouissant que n’importe laquelle des dernières œuvres de Michael Bay. Entre ce film et La Grande Aventure Lego, Phil Lord et Chris Miller se seront imposés cette année comme les auteurs à suivre de la comédie US.


7/ X-men : Days of Future Past


2014 aura été un sans-faute pour les adaptations des licences superhéroïques, que ce soit du côté de Marvel Studios (Captain America : le Soldatde l’hiver, Les Gardiens de la Galaxie) que de Sony (The Amazing Spiderman 2). Mais l’imagination visuelle de Bryan Singer, le casting ultra cool (Michael Fassbender, James McAvoy, Jennifer Lawrence, Hugh Jackman, Peter Dinklage ou Ian McKellen, entre autres) et l’ambition narrative du projet ont fait de X-Men : Days of Future Past le meilleur blockbuster de 2014. Des personnages charismatiques, du fun, un peu d’émotion, que demander de plus ?


6/ The Grand Budapest Hotel


Sur la lancée de son solaire Moonrise Kingdom, Wes Anderson a signé avec The Grand Budapest Hotel un film d’aventures ébouriffant. La mise en scène brillantissime du cinéaste associée à l’ampleur romanesque du récit ont fait de ce métrage le « feel good movie » de l’année. Quant à Ralph Fiennes, toute tentative de résister à son charme élégant est vouée à l’échec.


5/ Wrong Cops


A défaut de totalement convaincre, Quentin Dupieux avait jusqu’ici créé une œuvre cinématographique singulière. Wrong Cops a beau être dans sa conception son film le plus foutraque, c’est paradoxalement celui par lequel tous les espoirs qu’il portait ont été réalisés.  L’aspect collage du film choral convient à merveille à l’absurdité et à la folie ambiante de l’univers de Dupieux. Wrong Cops est une comédie à l’irrévérence jubilatoire, portée par un style à l’image de sa bande originale, simpliste mais terriblement efficace.




Après le formidable Gamin au Vélo, les frères Dardenne ont à nouveau impressionné cette année par la force de leur style épuré. A partir d’un scénario qui relève du dispositif, les cinéastes ont signé une oeuvre bouleversante d’humanisme. La précision des mots et des gestes ne peut que laisser admiratif. Directeurs d’acteurs hors pair, les auteurs ont offert à une Marion Cotillard impeccable son plus grand rôle depuis De Rouille et d’os.




Plus de trois heures de discussions existencielles, philosophiques et intellectuelles. On croyait que seul Bergman aurait été capable de maîtriser cet exercice périlleux sans tomber dans le théâtre filmé. Et puis Nuri Bilge Ceylan nous a prouvé le contraire dans une Palme d’or sublime, complexe, aux dialogues finement ciselés. Comme pour Il était une fois en Anatolie on pourra évidemment trouver le tout un peu trop exigeant mais l’humour et l’empathie de Ceylan pour ses personnages rendent cette fresque intime profondément attachante.


2/ Bande de filles


Dès l’ouverture du film, le ton est donné : des filles jouent au football américain. Après Naissance des Pieuvres et Tomboy Céline Sciamma pousuit donc sa démarche de déconstruction du discours sur les genres. Elle y ajoute une composante sociale sur la vie dans les cités où elle a grandi, mais transcende cette expérience en suivant le destin sur plusieurs mois d’une jeune fille aux portes de l’âge adulte. C’est magnifique de sensibilté, d’un souffle romanesque qui laisse sans voix et mis en scène de façon exemplaire. Bande de filles est un film qui part en bataille contre les idées reçues, un film essentiel d’une beauté subjuguante.


1/ Under the Skin


Je m’attendais en début d’année à voir un film post-David Lynch et j’en aurais été pleinement satisfait. Cependant en mêlant réalisme quasi-documentaire et fantastique, Jonathan Glazer a créé une œuvre inclassable au pouvoir de fascination qui vous saisit pour ne jamais vous lâcher. Certains n’y ont pas été sensibles mais c’est le propre des grands films que de faire débat. Malgré tout je pense que l’on pourra s’accorder pour reconnaître que le film est formellement saississant et qu’il a permis un retour en force de Scarlett Johansson dans le rôle le plus intéressant de sa carrière. Pas grave si l’on n’est pas sûr d’avoir tout compris à cette expérience, Under the Skin est un film avec sa part de mystère à chérir aux côtés de Persona, 2001 l’Odyssée de l’espace et Mulholland Drive.

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